Le bois de chauffage compressé voit son prix de vente en hausse constante depuis quelques années. Non pas que les producteurs de la filière veulent absolument leur première Rolex avant 50 ans, mais de nombreux facteurs extérieurs les forcent a constamment revoir leurs tarifs à la hausse sous peine de disparaitre.

Le cours des matières premières

Il y a encore quelques années, les industriels de la filière bois ne valorisaient pas ou très peu leurs volumes de déchets (sciure et copeaux). Ils payaient même pour les évacuer. Aujourd’hui la donne a complètement changé et la tendance est plutôt à la raréfaction des matières premières que l’inverse. En effet, entre les producteurs de buches compactées, les panneautiers, les papetiers, les fabricants de litière… la sciure et les connexes de l’industrie du bois voient leur prix augmenter chaque année.

Il y a encore 5 ans une tonne de sciure sèche de bois durs de feuillus se vendait 30 € HT en moyenne, aujourd’hui certains industriels font monter les enchères et le prix de vente départ peut atteindre 80 €.
Ainsi, depuis deux ans, de nombreux producteurs de bois compressé ont dû mettre la clé sous la porte, car il leur était impossible de poursuivre leur activité dans de telles conditions.

Le prix du carburant

Bien que stabilisée depuis quelques mois, la hausse constante du prix à la pompe joue également un rôle important. Le carburant a en effet un double impact sur les prix puisqu’elle se répercute à la fois sur les couts d’acheminement des matières premières vers les unités de production et sur le prix de transport du bois chauffage chez les particuliers. Malheureusement, ce centre de coût va inexorablement voir sa part augmenter au fil du temps et se répercuter sur le prix de vente des buches calorifiques.

La politique gouvernementale

Bien qu’en façade notre Gouvernement fasse la promotion de sa politique de développement des énergies renouvelables, cela ne l’empêche pas de mettre en place des mesures qui vont totalement à l’encontre de celle-ci. Ainsi, après une première hausse de la TVA au 1er janvier 2012 de 5,5 % à 7 % sur le bois de chauffage, nos députés prévoient une autre hausse au 1er janvier 2014, passant la TVA à 10 % sur ces produits. Encore une fois, les producteurs dont la santé financière est très fragile ne pourront pas assumer une telle hausse et ce sera le consommateur final qui en paiera le prix.

L’écotaxe poids lourds

Contrairement au projet de hausse de TVA, cette réforme s’inscrit dans la logique d’une politique en faveur du développement durable. Le texte vise à appliquer une taxe sur les camions de marchandises de plus de 3,5 tonnes empruntant le réseau routier national non concédé. Cette hausse touchera donc les transports de matières premières et de produits finis, bois de chauffage inclus. Actuellement encore flou même pour les professionnels du transport, il est difficile de chiffrer l’impact du projet. Il n’en demeure pas moins certain que sa mise en vigueur entrainera une hausse des prix du bois de chauffage.

Ecoumouv’ acteur de la mise en œuvre de l’écotaxe, détaille le projet

Il est de ce fait très dur de comprendre pourquoi un Gouvernement qui communique sur une politique en faveur du développement durable adopte des mesures qui vont à l’encontre de celle-ci. Qui plus est lorsque ces mesures mettent en danger toute une filière qui valorise les ressources et les emplois de notre territoire tout en produisant une énergie propre et renouvelable.

Même si le bois de chauffage est économique par rapport aux énergies fossiles, une fois de plus c’est le consommateur final qui en subira les conséquences.

Auteur : Benjamin Dubourg
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